Actualités des adaptogènes – Semaine du 21 au 27 avril 2025
Nouvelles formules et lancements de produits innovants
Plusieurs lancements de produits ont marqué l’actualité des adaptogènes cette semaine, reflétant l’engouement continu du marché pour ces ingrédients anti-stress. La start-up américaine HappyMynd a dévoilé le 23 avril un complément quotidien en poudre présenté comme « science-based », formulé pour soutenir le soulagement du stress, l’équilibre du cortisol, la stabilité de l’humeur et la clarté mentalefinance.yahoo.com. Ce « supplément tout-en-un pour la santé du cerveau et de l’esprit » cible à la fois les professionnels sous pression et les consommateurs avertis cherchant à améliorer leur bien-être mental. De son côté, la marque de nutrition sportive GHOST Lifestyle a profité du Jour de la Terre (22 avril) pour lancer une édition limitée « Acai Bowl » de son mélange de super-aliments Greens, inspiré des smoothies bowl tendance blog.priceplow.com. En plus des algues, fibres et extraits végétaux classiques, cette formule intègre des plantes adaptogènes telles que l’astragale bio (50 mg par dose) et la baie de goji (100 mg), valorisées pour leurs effets sur le système immunitaire et la vitalité. L’arrivée de ces produits s’inscrit dans une démarche plus large des marques, qui profitent du Mois de la sensibilisation au stress en avril pour mettre en avant des solutions naturelles contre le stress quotidien.
Parallèlement, des produits adaptogènes lancés ces derniers mois continuent de gagner du terrain. Par exemple, le mélange bien-être Morning Complete d’ActivatedYou (une boisson matinale combinant prébiotiques, probiotiques, superfoods verts et adaptogènes) a franchi un cap commercial notable : plus de 5 millions d’unités vendues selon un communiqué du 19 avril prnewswire.com. Ce succès, atteint en grande partie grâce au bouche-à-oreille et à la caution de la fondatrice Maggie Q, illustre l’adoption grandissante des adaptogènes par le grand public. Dans le secteur des boissons fonctionnelles, la jeune pousse new-yorkaise Moment (infusions sans alcool aux plantes et champignons adaptogènes) mise sur l’innovation durable. La société a annoncé la transition de toutes ses boissons vers des canettes aluminium CrownSleek de 355 ml, plus légères et recyclables, avec un déploiement national prévu au premier semestre 2025. Cette démarche, soutenue par un partenariat avec le fabricant d’emballages Crown Holdings, répond à la demande croissante de produits à la fois sains et écoresponsables de la part des consommateurs.
Tendances du marché et collaborations stratégiques
Le marché des adaptogènes affiche une croissance soutenue à l’échelle mondiale, portée par l’engouement pour le wellness et la gestion du stress de manière naturelle. Les dernières estimations évaluent ce marché à près de 12 milliards de dollars en 2025, avec une projection à environ 21,9 milliards d’ici 2034 (soit un taux de croissance annuel composé d’environ 7 % sur la décennie) precedenceresearch.com. Les boissons fonctionnelles aux adaptogènes constituent un sous-segment particulièrement dynamique : leur marché mondial pourrait atteindre 2,7 milliards de dollars en 2030, avec un taux de croissance annuel supérieur à 8 % news-medical.net. Cette progression s’explique par la convergence de plusieurs facteurs : la recherche de solutions anti-stress dans un contexte de vie moderne éprouvant, un intérêt accru pour l’immunité depuis la pandémie, et le attrait des consommateurs pour des ingrédients botaniques « propres » favorisant le bien-être. En 2024, l’Amérique du Nord dominait les ventes avec ~36 % de part de marché, mais c’est la région Asie-Pacifique qui devrait connaître la croissance la plus rapide, proche de 8 % par an – témoignant de l’adoption mondiale de ces remèdes traditionnels réinventés.
Sur le plan industriel, les grands acteurs et investisseurs s’intéressent de près à ce créneau prometteur. Bien que hors de la période hebdomadaire strictement considérée, on note par exemple que le géant américain Constellation Brands a récemment pris une participation dans Hiyo, une jeune marque de « toniques sociaux » bio sans alcool enrichis en adaptogènes et nootropiques thedrinksbusiness.com. Cette incursion d’un poids lourd des boissons (célèbre pour ses investissements dans la bière et le vin) dans l’univers des élixirs aux champignons et herbes bienfaisantes illustre la maturation du secteur : les adaptogènes passent du statut de niche bien-être à celui de tendance grand public sur laquelle parier. Autre signe de structuration du marché, les entreprises misent sur des formats nouveaux pour toucher différentes cibles : après les poudres, gélules, thés et cafés aux adaptogènes, on voit émerger des boissons prêtes-à-boire originales (bière sans alcool infusée d’adaptogènes, eaux pétillantes « calmantes », etc.). Par exemple, au Royaume-Uni, la brasserie artisanale Collider Brew Co. a développé une bière blonde 0,5 % ABV baptisée Unwind Lager, enrichie en ashwagandha, L-théanine et champignon Lion’s Mane pour procurer détente et clarté mentale sans alcool. De même, la marque britannique TRIP, connue pour ses boissons au CBD, a étendu sa gamme avec Mindful Blend, une ligne de sodas sans CBD mais chargés en plantes apaisantes (mélisse, camomille) et en extraits adaptogènes comme la crinière de lion (champignon) et l’ashwagandha. Lancée initialement au Royaume-Uni en 2024, cette gamme continue d’être déployée en Europe et outre-Atlantique, confirmant l’hybridation des tendances boissons bien-être et sans alcoolfoodbev.comfoodbev.com.
Avancées scientifiques et études publiées
Les adaptogènes continuent d’attirer l’attention de la communauté scientifique, avec de nouvelles publications venant étayer (ou nuancer) leurs bénéfices revendiqués. Le 21 avril, une revue systématique réalisée par des chercheurs de l’Université de Valence a été publiée dans la revue Applied Sciences. Cette étude a examiné 23 travaux portant sur l’efficacité des psychobiotiques (probiotiques agissant sur l’axe intestin-cerveau) et des plantes adaptogènes dans la réduction du stress et de l’anxiété. Les conclusions sont encourageantes : « psychobiotiques et adaptogènes montrent un potentiel pour atténuer les symptômes liés au stress et à l’anxiété », notent les auteurs mdpi.com. En particulier, deux souches probiotiques (Bifidobacterium longum et Lactobacillus rhamnosus) se distinguent par leur impact positif sur la régulation de l’axe intestin-cerveau, tandis que côté botanique, l’ashwagandha (Withania somnifera) et la rhodiola (Rhodiola rosea) sont associées à des améliorations physiologiques mesurables, notamment via une réduction du cortisol et une meilleure adaptation de l’organisme au stress. Les auteurs soulignent toutefois la nécessité d’études complémentaires, de plus longue durée et sur un plus large éventail de populations, afin de confirmer ces effets et d’éclaircir les mécanismes d’action précis de ces remèdes naturels.
Une autre recherche notable met en lumière le rôle potentiel des adaptogènes dans le vieillissement en bonne santé. Des scientifiques spécialisés en épigénétique ont analysé l’impact de l’alimentation sur l’horloge biologique et identifié certains polyphénols alimentaires comme étant de véritables « adaptogènes méthyliques » capables de ralentir le vieillissement cellulaire supplysidesj.com. Concrètement, une alimentation riche en polyphénols (molécules antioxydantes présentes par exemple dans les baies, le thé vert, le curcuma, etc.) serait associée à une baisse de l’âge épigénétique chez les individus étudiés. Les auteurs ont forgé le terme methyl adaptogens pour désigner ces composés qui influencent positivement les marqueurs de méthylation de l’ADN liés au vieillissement. Cette découverte, publiée ce mois-ci dans la revue Aging, suggère un pont intéressant entre nutrition, adaptogènes et gérontologie : bien que les polyphénols classiques (resvératrol, quercétine, EGCG, etc.) ne soient pas toujours considérés comme des adaptogènes au sens traditionnel, ils partagent cette capacité à aider l’organisme à s’adapter – ici en l’occurrence, à mieux vieillir en atténuant l’usure biologique. Cela ouvre la voie à de nouvelles réflexions sur la définition même d’un adaptogène et sur l’intégration possible de certains aliments dans cette catégorie pour leurs effets anti-âge.
Réglementation, sécurité et initiatives institutionnelles
Alors que les produits à base d’adaptogènes se multiplient, les questions de sécurité d’emploi et de réglementation suscitent des débats animés. En Europe, l’ashwagandha – l’une des plantes adaptogènes les plus en vogue – fait l’objet d’une attention particulière des autorités sanitaires. Ces derniers mois, plusieurs pays européens ont émis des mises en garde quant à son usage, s’inquiétant d’effets indésirables potentiels (sur la thyroïde, le foie ou le système hormonal). Le cas le plus strict est celui du Danemark, qui a purement et simplement interdit la vente d’ashwagandha en 2023, estimant qu’aucune dose sûre ne pouvait être établie compte tenu des données disponibles naturalnewsdesk.co.uk. D’autres instances, comme l’Agence britannique de sécurité alimentaire (FSA), ont lancé des appels à données afin d’évaluer plus finement le profil d’innocuité de cette plante adaptogène très populaire. Cette vague de prudence réglementaire a provoqué l’inquiétude des acteurs du secteur des compléments alimentaires, qui craignent un recul d’accès à l’ashwagandha pour les consommateurs européens.
Lors de l’International Conference on the Science of Botanicals (ICSB) qui s’est tenue mi-avril à l’Université du Mississippi (États-Unis), des experts mondiaux de l’ashwagandha ont pris la parole pour défendre la sécurité de cette plante ancestrale. Ils estiment que les alertes européennes sont basées sur des interprétations erronées ou trop strictes de certaines études. « Les régulateurs européens ont publié des avertissements et, dans un cas, une interdiction de l’ashwagandha pour des raisons de sécurité que nous jugeons infondées », ont fait valoir ces scientifiques et industriels réunis en conférence. Selon eux, le problème viendrait en partie d’une confusion dans la littérature scientifique : une ancienne monographie toxicologique aurait été mal citée, conduisant à exagérer les risques réels. Les défenseurs de l’ashwagandha – dont des pharmacognosistes, médecins et représentants d’associations botaniques – appellent à une évaluation plus équilibrée. Ils rappellent que des extraits standards d’ashwagandha font l’objet de recherches cliniques depuis des années (sur le stress, le sommeil, la fonction cognitive, etc.) et présentent un profil d’innocuité favorable aux doses usuelles. L’American Herbal Products Association (AHPA) a d’ailleurs publié un communiqué réfutant certains arguments des agences européennes, soulignant que des millions de personnes utilisent l’ashwagandha dans le monde sans problème majeur reporté nutraingredients.com.
En parallèle, aucune évolution réglementaire restrictive n’est à signaler cette semaine du côté des États-Unis, où les adaptogènes restent librement disponibles en tant que compléments alimentaires (sous réserve de bonnes pratiques de fabrication et d’une communication responsable). La Food & Drug Administration (FDA) continue toutefois de surveiller le secteur : en mars, elle a rappelé que les allégations de santé non fondées ou trompeuses sur les produits adaptogènes pourraient faire l’objet de sanctions, invitant les entreprises à s’appuyer sur des études solides pour étayer leurs promesses. Dans l’ensemble, l’équilibre risque/bénéfice des adaptogènes fait l’objet d’un examen attentif à mesure que leur popularité grandit. Des initiatives institutionnelles encouragent d’ailleurs la recherche clinique pour mieux comprendre ces substances complexes issues de la pharmacopée traditionnelle : on peut citer, par exemple, des essais en cours sur l’efficacité de l’ashwagandha chez les seniors ou sur l’impact des champignons adaptogènes (comme le Reishi ou le Cordyceps) sur l’immunité et la fatigue chronique. Ces efforts scientifiques, conjugués à un dialogue accru entre autorités et experts, visent à garantir que la vague adaptogène se développe en toute sécurité pour le public, tout en préservant l’accès à ces outils naturels de gestion du stress plébiscités par beaucoup.
En résumé, la semaine du 21–27 avril 2025 témoigne d’un écosystème des adaptogènes en pleine effervescence. De nouveaux produits – du supplément holistique cérébral à la boisson bien-être durable – arrivent sur le marché pour répondre à la demande d’un public en quête d’équilibre et de performance douce. Les données scientifiques continuent d’affluer, apportant à la fois de l’eau au moulin des partisans (confirmations d’effets anti-stress, pistes anti-âge prometteuses) et du grain à moudre pour les régulateurs prudents. Le marché, lui, poursuit sa structuration avec une croissance robuste et des investissements notables, tandis que la communauté professionnelle s’organise pour garantir la qualité et la sûreté de ces ingrédients venus des médecines traditionnelles. Qu’il s’agisse des nootropiques de demain, des boissons « déstressantes » de fin de journée ou des compléments de résilience immunitaire, les adaptogènes confirment plus que jamais leur double statut de phénomène de mode et de sujet sérieux d’étude, aux carrefours de la nutrition, de la médecine et du bien-être moderne.